dimanche 11 janvier 2009

Alvin is alive


C'est à la fois une des meilleures et des pires choses qui puisse survenir dans ce métier; la lucidité. On relève un jour la tête de sa feuille de papier ou de son écran, et paf! Tout paraît soudainement dérisoire. Alvin a fait les frais de ce moment incontournable. Il lui aura fallu plus de deux ans pour me convaincre d'en remettre une couche sur le disque dur. Un, deux, puis trois scénarii mis en chantier et aussitôt abandonnés. Comment continuer à bien s'entendre avc un personnage qui vous donne tant de fil à retordre? Alors on se fâche, on boude, on s'envoie se faire enchoser aux alouettes, et le temps fait ce qu'il fait de mieux; il passe. Quel con celui-là. Et durant toute cette pateauge, d'autres bébés voient le jour. Ceux-là, je m'en occupe sans trop de problèmes. Mais ils sont encombrants et bouffent du planning à qui-mieux-mieux. Et Alvin de venir régulièrement afficher sa tronche à bonnet sur l'écran. Et c'est reparti pour une séance d'auto-suggestion, d'écriture de script, de dessin de planches. Je pense qu'il en sera comme ça jusqu'à la fin du tome 6. Une progression plic et ploc, car si ma tête peut gérer deux ou trois projets simultanés, je n'ai qu'une main capable de tenir le stylet. Une chose est sûre; "Welcome to Deeptown" a de la gueule. Et narrativement, c'est le meilleur script, le plus fluide et le plus marrant de la série. J'ai demandé à Richard Marazano de plancher sur son éventuel développement au-delà du tome 6. Pour conclure et répondre aux lecteurs qui ont la gentillesse de me demander des nouvelles du "Blue Bonnet", non, Alvin n'est pas mort. He'll be back. Soon.